Tous nos voeux de santé, bonheur, de succès

Le bureau du SKN, l’équipe éducative et moi même vous souhaitons le meilleur possible pour cette nouvelle année 2020 et bien sur, la nouvelle décennie qui commence!

Que ce renouveau soit placé sous le signe de la joie, de la réussite dans votre cheminement personnel vers la meilleure version de vous même!

Que vous et tous vos proches soient placés sous une bonne étoile qui vous garantira une excellente santé!

Au plaisir de nousretrouver au dojo (ou ailleurs 😉 à partir du SAMEDI 4 JANVIER pour relancer doucement la machine 😉


Déborah est promue au grade de 4ème DAN!

C’est fait!

Après une préparation de plus de 6 mois, pendant laquelle elle a étudié à fond le programme de l’examen afin de proposer une prestation à la hauteur de l’enjeu;

Déborah a été promue au grade de 4ème DAN de Karaté Shotokan ce vendredi 20 décembre 2019.

Les examens de grade sont toujours un grand moment dans la vie d’un karateka, ils s’accompagnent de doutes et d’incertitudes, de moments de fatigue, et chacun de ces moments doit être dépassé.

J’en parlais dernièrement avec elle, Pourquoi nous infligeons nous ces épreuves? Pourquoi est ce que ça prend tellement d’importance?

Nous sommes vraiment passionnés par ce parcours de vie qu’est le Karaté, et c’est un parcours exigeant, qui le devient encore plus au fil de notre avancée.

Maintenant, je voudrais évidemment féliciter Déborah, mais ça va sans dire.

je suis également fan de statistiques et je voudrais expliquer un peu pourquoi j’admire sincèrement la performance.

1ère statistique:

Déborah est désormais le sempai le plus gradé de notre école.

2ème statistique:

J’ai consulté les chiffres officiels de la FFKARATE.

Sur 34516 ceintures noires en 2018/2019; seulement 2369 licenciés au grade de 4ème DAN.

Je vous laisse regarder la part de femmes dans ce tout petit chiffre.

Alors oui. Félicitations Déborah. Même blessée tu as été capable d’aller chercher ce résultat exceptionnel

Félicitations et merci de parcourir ce chemin avec tant de volonté et de passion.

Préparer son année, aller à l’essentiel

Depuis un long moment, les communications sur le site et sur la page Facebook sont très espacées, et se font attendre. Ce n’est pas un choix délibéré pour susciter l’attente. On fait comme on peut, et on définit nos priorités.

On ne peut pas être partout, on a pas le temps, pas la possibilité, pas les moyens, et tant d’autres difficultés… Et ceux qui nous connaissent, savent qu’on préfère passer notre temps sur les tatamis plutôt que derrière un écran 😉

Et la meilleure des priorités quand on est KARATEKA, c’est de caser des entraînements de KARATE. La bonne méthode, c’est de rassembler aussi vite que possible toutes les informations sur les stages et de les intégrer à nos agendas!

C’est pourquoi je vous propose ci-dessous et chronologiquement, tous les stages dont j’ai retrouvé les informations ça et la sur Internet.

Ce sont des évènements ou la transmission sera au meilleur niveau, ce sont des évènements qui se passent pas très loin de chez nous! Profitons en! Remplissons nos agendas, et plutôt que d’échanger sur les réseaux sociaux, retrouvons nous sur les tatamis!

Le 29 sept. Roger MENANT à Ghyvelde.

le 12 Octobre; Hervé DELAGE à Carvin

Le 12/13 octobre; Yuko TAKAHASHI à Denain.

Le 19/20 Octobre; Didier LUPO à Saint Amand les eaux

Le 27 Octobre Roger MENANT à Racquinghem

Le 17 Novembre Roger MENANT à Libercourt

Le 8 Décembre; 3 Experts, les Sensei Lavorato, Clause et Berthier à Carvin

Le 29 Février; Roger MENANT à Lillers

Toutes les affiches à la suite …

Les grandes dates pour la fin de saison 2019/2020

Voici l’agenda des événements importants pour cette fin d’année!

Nous espérons vous voir participer au maximum à ces événements!

25 mai 2019 – Passage de grades fédéral pour 4 de nos adhérents, Michel et Alban vont aller démontrer leur qualité et essayer de décrocher la ceinture noire! Quand à Alois, Nicolas et Patrick, ils vont aller chercher le 2ème DAN.

Toutes nos pensées les accompagnent!

Dans le même temps, à Carvin, le stage Clause 8ème DAN – Chouraqui 9ème DAN

1er juin

Pas de cours au DOJO, le SKN participe au forum des associations de Neuville en Ferrain TOUTE LA JOURNEE AU COMPLEXE DEPORTEERE de Neuville en Ferrain de 10h à 18h.

Passez sur le stand! Nous prévoyons en alternance, des animations pour les débutants, et des petits créneaux pour ceux pratiquent déja!

Il y aura également une démonstration à 16h30

Tous ceux (enfants et adultes!!!) qui souhaitent démontrer leur travail de l’année sont les bienvenus (rassemblement au stand en kimono vers 16h)


2 juin 
– un stage animé par Roger Menant et Olivier Macquart sur la plage de Gravelines – que ceux qui souhaitent y aller n’hésitent pas à demander les infos par retour de mail…

8 juin – Passage de grades de fin de saison. L’organisation est en train de se finaliser, les convocations vont partir d’ici la semaine prochaine.

Nous demanderons aux candidats de bien vouloir confirmer leur présence.

du 18 au 25  juin – Mohammed SAIDI nous rendra visite à Neuville et animera les cours en semaine, en binôme avec Christian.

Mohammed est entraîneur dans le club de El Jadida au maroc, c’est également le professeur d’Adnan El Hakimi, qui est classé au niveau mondial en Kata.

22 juin – Grosse journée! pour la fin d’année!!!

D’abord le cours parents enfants à 14h!

venez tester le karaté en famille et surtout mesurer à quel point vos enfants ont progressé!

Vous allez voir, c’est surprenant :)-

Marc Decroes 6ème DAN, de l’école Kissaki Kai, viendra nous donner un stage à partir de 15h. Comme d’habitude, Applications concrêtes de nos KATA.

Enfin, le soir, nous nous retrouverons à l’Axiome, un restaurant de Tourcoing pour fêter la fin de l’année!

Pour cet évènement, Isabelle, la maman de Charle, reviendra très vite vers vous pour vous communiquer les modalités d’inscription!

28/29/30 juin – Stage animé par Franck Delsaut et Roger Menant à Marchiennes – que ceux qui souhaitent y aller n’hésitent pas à demander les infos par retour de mail… Dès la deuxième 15aine de Juin, nous commencerons à prendre les pré-inscriptions pour la rentrée 2019/2020


6 Juillet – ce sera le dernier cours de cette saison.
Quelque part à la mi-juillet, nous organiserons un rassemblement en plein air, pour tous!

Un stage “obligatoire” sur les fondamentaux du karaté

Bonjour à tous

Le Samedi 6 avril prochain, nous avons la chance de pouvoir bénéficier d’un stage spécifique à la préparation des grades.

Ce stage initié par Roger Menant, 7ème DAN, est prévu pour apporter les outils incontournables pour les passages de grades fédéraux.

Ce n’est pas un stage “à points”, mais le contenu qui sera traité sera directement en prise avec l’examen, l’affiche est exceptionnelle à ce prix (10€) Deux 7ème Dan, et deux 6ème Dan, tous “officiels” à différents niveaux (direction technique, passages de grades…) de la région et du département.

En clair, ce stage SERA très utile à toute personne qui se destine à passer un grade DAN quel que soit le niveau.

L’équipe pédagogique du SKN vous conseille de vous organiser pour vous y rendre (covoiturage, transports en commun, à cheval ou à vélo 🙂 tout est possible )

Profitez-en!!!

Nouvelles coordonnées!

L’assemblée générale du club a eu lieu le 10 novembre 2018.

A cette occasion, il a été voté la décision de déplacer le siège social dans les locaux de Neuvil’assos, la maison des associations de Neuville en ferrain.

Notre siège rejoint sa nouvelle adresse située au

40 rue de tourcoing

59960 Neuville en ferrain

Stage multidisciplines : 4 Arts martiaux à découvrir en une bonne action!

Une fois n’est pas coutume!

A l’initiative de notre directeur technique, nous relançons le stage multidisciplines qui a rencontré un grand succès parmi les pratiquants il y a déjà 2 ans.

C’est l’occasion rêvée pour faire le lien entre les trois grands piliers des arts martiaux traditionnels japonais :  Jujitsu, Karaté, Aikido et d’étudier les racines profondes de ces arts avec le TaiJiQuan Chinois.

C’est évidemment un stage d’une grande richesse technique avec des intervenants riches d’expériences, chacun dans leur Domaine.

C’est une très bonne façon pour les écoles neuvilloises d’arts martiaux de partager des moments privilégiés.

C’est également une action qui permettra d’aider la recherche contre le cancer.

En tout, trois excellentes raison de venir participer le SAMEDI 15 DECEMBRE 2018 à partir de 16h au dojo pierre myter, allée des sports à Neuville en ferrain!

Venez nombreux.

Soyez généreux!

notre page Stages

C’est la reprise!

Traditionnellement, la saison sportive est lancée avec la rentrée des classes. Evidemment, le Karaté c’est pour les enfants, garçons et filles

Evidemment le Karaté c’est pour les femmes de tous ages.

Evidemment le Karaté c’est pour les hommes de tous ages.

En fait, c’est simple, le Karaté c’est pour tout le monde.

Retrouvez les informations nécessaires! cliquez ici!

Faut-il encore participer à des stages???

La réponse est simple.

OUI. Un maximum. Tous…

Une fois qu’on a répondu à cette question, il nous reste, comme toujours dans le Karaté do, à nous remettre en cause et analyser notre réponse.

Pourquoi?

Il est évident qu’il est très difficile de mener de front une vie active telle qu’elle nous l’est imposée actuellement. Passées les responsabilités, les contraintes, les aléas, il reste un peu d’espace pour assumer les choix déjà faits, et un peu moins d’espace pour en faire de nouveaux.

Il est donc bien compréhensible que nous ayons tendance à privilégier les cours classiques qu’on arrive pas toujours à faire rentrer dans un agenda ultra rempli.

Cependant, il faut se remettre en capacité de retrouver quelles étaient nos motivations originales lorsque nous avions noué pour la première fois une ceinture blanche.

Voulions nous devenir un champion? Voulions nous apprendre à nous battre? à nous défendre? Voulions nous simplement nous maintenir en forme?

Quelle que soit la réponse, nous avions besoin d’entraînements, de beaucoup d’entraînements.

Maintenant que nous avons “maîtrisé” une partie du karaté, ou tout du moins,  que nous avons un certain niveau, on a peut être l’impression que les entraînements réguliers sont suffisants, et permettent d’entretenir notre niveau. Nous avons alors abandonné nos objectifs du départ.

Oui, les entraînements en club aux horaires habituels sont très importants, mais il reste à y ajouter de l’expérience.

Cette expérience ne se gagnera qu’au détour d’échanges, de discussions, de travail avec d’autres karateka, d’autres clubs, d’autres professeurs.

Cette expérience permet d’être capable d’aller à l’extérieur, de représenter dignement son club, et son professeur, de se tester quand on sort de sa zone de confort. de découvrir un “autre” karaté, enseigné différemment, ou sur des notions inhabituelles.

C’est l’occasion de réfléchir sur sa pratique, de redécouvrir des mouvements qu’on croit connaitre par coeur, mais expliqué différemment… De découvrir qu’il y a des façons différentes de comprendre le Karaté.

Et finalement de réellement progresser.

C’est aussi pourquoi nous organisons entre 2 et 3 stages par an au SKN,  dès la saison prochaine, nous remettrons en place un stage multi-disciplines, et d’autres rendez-vous (surveillez notre activité 😉 )

C’est aussi pour ça que nous proposons un grand stage d’été ou le club et ses amis se retrouvent au vert dans une ambiance de fraternité.

C’est aussi pour ça que nous nous rendons dans d’autres clubs pour pratiquer le Karaté “à la source”, c’est à dire dans tous les endroits où il est partagé!

Allez! Retrouvons nous… Ailleurs!

 

Le stage de karaté de marchiennes, sous la direction de Roger Menant et Franck Delsaut

 

 

Point culture martiale numéro 1: le grade DAN

Un peu d’histoire…

Dans l’histoire des arts martiaux modernes, au Japon, l’utilisation du terme “DAN” a commencé avec le judo. Les autres disciplines ont suivi graduellement ce modèle pour désigner les grades obtenus au cours de la progression des pratiquants.

Auparavant, au 19ème siècle ce terme avait déjà été utilisé d’une façon peu systématique en Ken Jutsu (technique du sabre).

Le terme DAN n’est pas seulement réservé au domaine des arts martiaux. L’utilisation de ce terme pour désigner des grades est plus ancienne dans différentes activités culturelles japonaises.

Dans le jeu de go, par exemple, le terme DAN est utilisé depuis le 18ème siècle. De nos jours au Japon, le système des grades avec le terme DAN est appliqué aussi à la voie de calligraphie, au jeu d’échec et aussi à l’art des bouliers, qui est la base classique des mathématiques.

Originellement le système de grades s’inscrivait dans l’approfondissement d’un art qui se confondait avec la vie d’une personne. Il constituait en quelque sorte un repère dans l’itinéraire de la vie. Lorsque la notion moderne du Budo est apparue, un peu avant le 20ème siècle, avec la fondation du Judo, c’est dans cet esprit que le système DAN a été adopté.

Il n’y a pas de lien entre la notion de DAN et la compétition ; en combat, la classification de champion importe, en BUDO ce qui importe est la formation d’une personne tout au long de sa progression dont le chemin sur la voie est échelonné par les DAN. Suite à l’expansion mondiale de la pratique des arts martiaux, son usage est maintenant devenu international.

Des responsabilités…

Celui qui s’est appliqué et a persévéré dans l’étude du karaté pour mériter la ceinture noire se distingue des autres étudiants. Être ceinture noire signifie que l’on est parvenu au premier stade de la philosophie du BUDO, et que nous sommes désormais qualifiés pour étudier la subtilité des techniques et méditer le sens profond du karaté.

La ceinture noire ne confère pas seulement un honneur, mais aussi d’importantes responsabilités. Le prestige traditionnel attaché à la ceinture noire, se reporte aussi sur son possesseur. C’est pourquoi le pratiquant doit se montrer digne de cette réputation.

De ce fait, chaque ceinture noire est un ambassadeur du Karaté qu’il représente même à son insu. Il doit donc présenter l’image véritable du karaté, car se conduire dans le dojo ou au dehors de façon contraire aux règles traditionnelles d’honneur et de morale du KARATE DO est préjudiciable, non seulement au possesseur de la ceinture noire, mais aux autres ceintures noires, au dojo qu’il représente, et au karaté tout entier.

Il convient pourtant de se rappeler que s’il existe plusieurs niveaux de DAN, c’est aussi pour marquer le fait que nul n’est parfait et que chacun doit constamment se remettre en cause. Ce n’est pas parce qu’on a obtenu la ceinture noire qu’on devient parfait en tout point.

D’ailleurs, très peu de personnes ont obtenu à la fois le grade de 10ème DAN et la distinction de Meijin (Grand homme accompli). Le Meijin au Japon, est la personne qui est définitivement l’exemple à suivre.

 

Quelques conseils de Taiji Kase

L’important est de progresser, chacun à son rythme, par rapport à soi et non par rapport aux autres. Nous savons que rien n’est acquis définitivement et qu’il convient de ne jamais perdre ni humilité ni patience.

5 ans de pratique, ou plus, permettent d’obtenir la ceinture noire de Karate Do. Mais ce niveau ne fixe que la mémorisation des techniques de base. Bien souvent au Japon, trois ans sont suffisants pour obtenir ce grade, mais l’entraînement journalier est de 2 à 3 heures. La ceinture noire 1er Dan est considéré égale à l’obtention du baccalauréat universitaire qui ouvre la porte aux études supérieures.

10 ans d’études du karaté : Elles vous permettront d’avoir de bonnes bases techniques générales. C’est seulement après ce niveau que l’on devrait commencer à enseigner quotidiennement, car il est très important que le professeur montre correctement les techniques de bases assimilées au cours de ces dix années. Il est indiscutable que l’on ne peut montrer correctement et d’une façon rigoureuse si l’on n’a pas le niveau requis.

15 ans d’entraînement : Outre un corps parfaitement formé et une bonne condition physique, ces 15 années permettront une application automatique de la technique, non pas de façon mécanique mais en permettant de développer l’esprit. Le réflexe blocage/contre-attaque doit être instinctif.

20 ans de pratique : La compréhension reste le trait dominant. Le travail mental arrive au même temps que la réalisation du physique. Ainsi doté de ce mental, le karatéka à ce niveau reste toujours en éveil, comme l’animal endormi que le moindre danger alerte. A partir de là, la vie est consacrée au Karaté Do, on ne peut plus changer de voie ou de destin.

30 ans de Karaté Do : Après cette évolution, l’action est la suivante : dans l’instant de la décision le corps arrive en exprimant la pensée (harmonie mental – physique). Est-il nécessaire de préciser ce que ces 30 années impliquent ? Entraînement régulier, kata, kihon, kumité. La comptabilité des années est étrangère à ce qui précède.

vers 40 années : C’est le niveau vers le sixième sens, une forme de télépathie sensitive de quatrième dimension pour le karatéka ayant atteint ce temps de pratique. On ne peut considérer que seule la réflexion permettra de progresser. La pratique et la réflexion sont toujours indissociables. L’enseignement à retenir de cette progression est que, au début du karaté Do, l’aspect auto défense domine. La notion d’adversité est primitive. Cette progression démontre qu’il ne faut pas combattre, mais aider l’autre et découvrir la voie. Il y a une transformation de la personnalité par la compréhension du partenaire, de l’adversaire.

 

Le magazine officiel de la fédération française de Karaté s’est penché sur le sujet

D’où viennent les grades ? C’est Jigoro Kano, créateur du judo, mais surtout grand esprit qui a voulu rassembler les arts martiaux, et au-delà tous les arts, les « voies » de son pays. C’était un homme moderne qui comprenait le sens de l’évolution de son époque et l’accompagnait. Il fut le premier président du Comité Olympique du Japon et son pays lui doit les Jeux de 1964, des années après sa mort. Lui-même était, un peu comme nous, à cheval entre le sport et la culture traditionnelle dont il avait compris la valeur. Il n’a jamais cessé d’ouvrir et d’avancer, mais sans renoncer à l’essentiel de la culture et des connaissances du passé. Nous lui devons notre tenue et nos grades.

Que symbolisaient-ils dans son esprit ? Le sens particulier de la pratique martiale, qu’il a clarifié toute sa vie. C’est lui qui a utilisé et popularisé le mot « do », qui exprime qu’une pratique qui devient une « voie » vise un double objectif, inséparable et interagissant l’un avec l’autre : le développement technique et celui de l’esprit. Ce que les Japonais désignent aussi par l’expression « Ki Ken Tai Ichi », « l’esprit, la technique — au sens de l’arme — et le corps ensemble ». Avec notre héritage chrétien, nous voyons les choses dans la dualité, le corps d’un côté, la tête de l’autre… Nous faisons des cases là où les Orientaux voient une unité. L’idéogramme japonais est une image claire que nous ne savons pas lire. Il y a tout dedans. « Do » montre un chemin à parcourir, un monde à explorer pour arriver à la compétence et à la maîtrise de l’esprit qui va avec. Jigoro Kano a souhaité que les grades symbolisent les étapes de ce voyage, toujours dans un souci de clarté et de pérennité. Avec nos différences culturelles, ces indications nous sont sans doute encore plus utiles qu’à ses contemporains japonais. On a vite tendance à l’oubli de notre spécificité. Le sport, la performance, la technique spectaculaire sont faciles à voir. L’esprit est invisible.

Que disent nos grades de la discipline ? Ils manifestent la prédominance de l’esprit. C’est la spécificité des arts martiaux. Il y a sans doute à peu près la même dynamique dans la pratique des boxes par exemple, les mêmes bienfaits à en retirer, mais ce n’est pas exprimé dans la culture de ce sport. Dans notre discipline, le but est clair et il serait bon que les pratiquants ne perdent jamais de vue cet aspect des choses. Notre pratique quotidienne est le véhicule de cet objectif double, technique, mais aussi mental. Sous tous ses aspects : La compétition est un test physique, technique, mais aussi mental – et c’est pourquoi la défaite est noble parce qu’elle permet une remise en question. Une séance sans concentration, c’est une occasion gâchée et un signe de faiblesse. Le dojo est l’espace symbolique de ce travail à double effet. Il faut s’efforcer de laisser les scories du monde extérieur en dehors.

Le grade, c’est donc d’abord un symbole fort ? Je crois qu’il est important pour chacun de s’interroger sur le sens de son grade. Sur sa signification symbolique. Le grade n’est pas une série de diplômes où l’on va du premier au dixième échelon comme dans la mentalité occidentale. C’est une progression circulaire, en quelque sorte. Une sphère, un cercle, comme celui formé par la ceinture nouée, dans lequel on commence ceinture blanche et l’on finit ceinture blanche, parcours accompli.

Quelle est la signification de chacun des grades ?

J’engage chacun à approfondir son point de vue personnel sur les quelques pistes de réflexion proposées…

Le premier dan, celui de la ceinture noire, est celui où l’on met de la technique sur le naturel. En quelque sorte, on salit l’instinct premier, on le tue. Vous avez atteint un niveau, celui du noir, symbole d’une valeur technique, mais aussi de la perte de l’instinct qu’on retrouve plus tard.

Le second dan introduit la dualité. C’est l’apprentissage du double et du doute. L’autre en nous-mêmes nous tend un miroir qui nous permet de mieux nous connaître et de mieux nous affronter nous-mêmes. C’est le combat pour la maîtrise du corps.

Le troisième dan est un grade important car c’est celui qui symbolise l’union des trois principes : le corps, la technique et l’esprit au-dessus, qui domine. à cette étape, l’esprit maîtrise le corps et la technique, ce que formulent les Japonais par l’expression « Shin-Gi-Tai » « L’Esprit, la Technique et le Corps ensemble ».

Le quatrième dan symbolise la maîtrise de la matière. C’est un niveau où le pratiquant doit avoir acquis le contrôle de ses émotions « viscérales ». La peur frappe au ventre et empoisonne l’esprit. Par exemple, si on vous jette une pierre, il y a de fortes chances que vous la preniez, car la peur va paralyser votre réaction. Si c’est une balle molle, vous saurez en revanche facilement l’esquiver. Ces émotions qui s’expriment par des crispations, le « ventre noué », doivent être maîtrisées. à ce grade, ces émotions-là ne doivent plus troubler votre esprit, qui commande les gestes.

Le cinquième dan indique la maîtrise parfaite de son art. C’est le temps de l’ouverture et des échanges pour confronter et comparer. C’est à ce niveau que l’on recommande en karaté d’aller voir les autres écoles.

Le sixième dan est une étape essentielle car c’est l’accomplissement du parcours volontaire. Tout ce qui pouvait être fait a été accompli sur le plan du travail technique. On entre dans le véritable travail de l’esprit.

Au septième dan, on bascule vers autre chose. Le travail de la maîtrise a été fait. Le mental, plus lent à arriver à maturité, continue de grandir. Le pratiquant accompli ne se tourne pas vers son passé glorieux, mais contemple ce qu’il y a encore devant lui.

Le huitième dan est une lisière, celui qui sépare les deux mondes, celui du visible et de l’invisible qui, pour les Japonais, sont intimement liés. à ce grade, le maître se tient sur la ligne entrelacée des deux mondes.

Au neuvième dan, le cercle du visible commence à s’effacer. L’esprit du pratiquant est orienté vers le monde de l’invisible et laisse derrière lui les limites du matériel.

Au dixième dan, seul l’esprit reste. C’est un cercle, un point parfait, comme celui que les samouraïs dessinaient avant la bataille pour indiquer qu’ils étaient dégagés de leur vie et de ses contingences. Un dépouillement, un détachement complet, qui n’est plus troublé par rien. C’est le retour à l’origine, au point de départ, à la pureté, à la modestie du blanc, symbole de renaissance, de renouveau. La boucle est bouclée, le voyage est terminé.