2 Décembre 2023 – JION, JI’IN, JITTE: Des liaisons dans et entre les KATA

Dans cet article, j’ai envie de développer sur les remarques et consignes que j’ai reçues, et ce qu’elles m’ont inspiré.

En ouverture, Benoit et Roger nous font un petit rappel à propos de “la trilogie JION, JI’IN, JITTE”
C’était très rapide, je me permettrais donc d’apporter plus de détails pour ceux qui en auraient l’intérêt en fin de cet article

Après cette introduction “théorique” et “symbolique”, il est temps de se mettre à bosser!

Benoit DEFIVES, 6ème DAN – travailler les bases de l’enchainement phare du KATA

Le travail en répétition sur trois KIBA DACHI se retrouve dans les 3 KATA
Si on souhaite simplifier le propos

pour JION, cette séquence se fait avec TEISHO UCHI,
Pour JI’IN c’est avec SHUTO UCHI (avec la main en forme TEISHO)
Pour JITTE, c’est avec TETSUI UCHI (avec le bras en forme SOTO UKE)

BenoÎt nous propose un travail d’étude en KIHON sur chacune des trois formes, en utilisant en plus un MAEGERI pour le KIHON issu de JITTE, qui nous oblige à nous concentrer sur la liaison au sol, avec nos appuis sur le talon (bien entendu!!!) et nous forcer à utiliser la bascule des hanches pour retrouver le KIBA DACHI

Le KIBA DACHI est utilisé pour prendre l’avantage face à l’attaquant, et rester “solide” (stabilité, ancrage, puissance développée, avec une sensation très différente de la force brute) tout en cherchant à développer le travail d’ATEMI dans un temps très bref pour prendre la maîtrise de la situation. Pour ceux qui étaient là, le fameux “Pam-Pam” 😀
L’importance de la liaison ici est faite dans le timing d’exécution de l’enchaînement.
plus le temps est court, plus la séquence est efficace.

Avec ce genre de travail, tout le monde trouve son compte. Débutants comme confirmés.

Ainsi, l’approche KIHON, KATA, KUMITE (en liaison) prend un rôle également dans ce système
Le KIHON sert à se contraindre pour corriger le naturel,
Le KATA sert à développer et renforcer les corrections apportées
Le KUMITE fait en sorte que le travail développé redevient naturel, libéré, presque facile: de l’extérieur on ne voit presque plus ce qui a été accompli dans les deux premières étapes et pourtant… On compte en dizaines d’heures dépensées pour en arriver la. C’est un des points clés du KARATE DO.

Roger MENANT, 7ème DAN – KIHON /KATA /KUMITE un travail unifié, des sensations libérées

Roger enchaîne sur un travail qui part du KATA, pour mieux s’en éloigner,
on commence par utiliser une séquence du milieu de JITTE

  • JODAN SHUTO UKE
  • MOROTE JO UKE
  • MOROTE KOKO DORI
  • MOROTE JO DORI
  • SAGI ASHI DACHI

C’est un BUNKAI qu’il nous est donné de découvrir, et on pourrait s’arrêter à ce travail, mais comme d’habitude, le BUNKAI que Roger propose n’est qu’une illustration destinée à nous orienter sur le besoin de développer sa disponibilité pour réagir. Le travail de liaison issu du KATA consiste à rester fidèle à la structure, cette séquence porte en elle plusieurs réponses à des situations différentes.
Et pour bien construire cette réponse, il faut se concentrer sur le MAAI (les réponses sont dans les KATA, et notamment lorsqu’il faut avancer dans l’attaque)
et sur les armes naturelles du corps (ATEMI ou saisies pour casser la structure corporelle de l’adversaire)

Roger nous amène également à remarquer que doucement, on peut glisser de notre trilogie de KATA du jour, vers d’autres comme les TEKKI par exemple…

Encore une fois, les liaisons apparaissent entre tous nos outils…
Et pour jouer un peu, on teste des sensations telles que le même travail avec un seul bras, en fermant un œil, etc…
Quand c’est fait honnêtement, on comprend qu’il y a encore un autre niveau à explorer… Même si nous déjà, nous n’avons plus le temps de développer.

En conclusion

Que ce soit avec Benoît ou avec Roger, on a amorcé un travail sur trois KATA,
Que ce soit avec Benoit ou avec Roger, on a dévié sur un travail KUMITE, en passant par le KIHON.
Ce développement à partir des KATA dont nous avons besoin de maîtriser l’EMBUSEN, pour l’exécuter sans y réfléchir et nous concentrer sur d’autres points, amène toujours un travail extrêmement riche, sans fin;


un travail KARATE DO.
 Merci Benoît, Merci Roger
et merci à tous mes partenaires du jour…

Et mon petit retour sur notre fameuse “trilogie de la boxe chinoise”

Histoire et influences
c’est une chose très connue (au moins à partir du SHODAN!)

JION, JI’IN et JITTE sont issus d’une boxe chinoise

Les trois KATA commencent par le même salut “MING”
Ce mouvement simple, plus important qu’il n’y paraît,  est appelé en chinois BAO QUAN LI (littéralement « le rite de l’enveloppement de la main ») ou parfois BAO QUAN (« la main enveloppée »).
Il y a des informations “mystérieuses” cachées derrière cette “salutation”

A l’entrainement, au dojo,

Le geste, comme dans la vie de tous les jours, est avant tout une marque de respect.
Respect du professeur et de l’enseignement que l’on va recevoir, respect des autres, respect de soi-même.


Pour approfondir le rituel du salut, et son importance dans les arts martiaux et le KARATE en particulier, j’aimerais vous renvoyer à un article rédigé précédemment

http://www.karateneuvilleenferrain.org/NEW_CMS/2020/01/09/reigi-saho-ou-une-facon-de-montrer-son-etat-esprit-karate/

Interprétations
Une première interprétation symbolique vient du geste en lui même : une main arrête un poing.
On peut directement faire le rapprochement avec BUDO et particulièrement aux idéogrammes qui dessinent “BU” « arrêter la lance »
Mais attention, cette interprétation s’appelle la théorie « HOKODOME », et la recherche actuelle porte un consensus pour dire que ce n’est probablement pas le sens original de l’emploi des KANJI,
cette interprétation “HOKODOME” provient d’une lecture assez moderne qui pourrait être fortement biaisée par la morale contemporaine.
Le sens le plus logique, si l’on s’arrête au contexte historique de la création des KANJI, sera plutôt “marcher avec la lance”
ça prend une connotation beaucoup moins pacifique que celle que nous lui donnons aujourd’hui “un vrai pratiquant n’engagera pas le combat avant d’avoir épuisé tous les moyens de calmer la situation”
(sur ce point précis, je ne choisis pas, je note juste qu’il y a un intérêt fort de la recherche académique japonaise sur le sujet)

Une deuxième interprétation, encore plus symbolique et issue du taoïsme fait référence au principe du YIN et du YANG.
La main ouverture est YN, négatif, elle représente, entre autres, la part d’ombre, la lune, la terre, ce qui est caché…
Le poing fermé est YANG, positif elle représente la lumière, le soleil, le ciel, mais également ici le cœur.
L’union de la main est du poing est donc la réunion des dualités : YIN/YANG (IN/YO en japonais), positif/négatif, ombre/lumière, terre/ciel…
Ce geste devient l’expression de l’harmonie et de l’équilibre.

Un peu d’histoire
A l’époque de la dynastie Qing, en Chine, les Ming formèrent une rébellion pour récupérer le pouvoir.
Leur signe de ralliement était alors cette même association main ouverte / poing fermé.
Ce salut permettait alors de montrer rapidement son appartenance à un même groupe, et ainsi aux rebelles de se reconnaître entre eux, mais le gste choisi est en lui même intéressant.
La combinaison des caractères « Soleil » et « Lune » donne le caractère « Clarté », qui se prononce en chinois… “Ming”.
Ainsi, en un seul geste, les rebelles affirmaient leur détermination “Renversons les Qing, restaurons les Ming !” et leurs convictions profondes que leur combat sera pour l’harmonie et l’équilibre des peuples. tout un programme…

JION, JI’IN et JITTE démarrent avec la salutation Ming, c’est un message fort pour ces 3 KATA du SHOTOKAN.
Ils partagent également de nombreuses techniques similaires, à tel point que JI’IN est parfois vu comme un “JION bis”, moins intéressant,
France JKA nous rappelle d’ailleurs qu’il n’est plus étudié dans les DOJO JKA, il faut reconnaître que JI’IN a un statut particulier, rien que par le fait que GICHIN FUNAOSHI ait tenté de le renommer SHOKYO, ça n’a pas marché, nous ne saurons pas pourquoi…

Par extrapolation, ce message nous rappelle que ces KATA sont liés, et le message de Roger et Benoît, ira plus loin en nous rappelant “pourquoi s’arrêter là? Si on travaille correctement nos katas, ils sont tous liés!”

14 et 15 Octobre 2023: Un KIHON multidirectionnel par Roger Menant en stage au SKN

Quand on prépare un stage en club, on discute avec la personne que nous invitons pour déterminer le thème du stage. le SKN a choisi un thème complexe avec des contraintes fortes.

“KIHON multidirectionnel, avec utilisation de URAKEN et d’un travail d’esquive : Application en KUMITE”

Le tout sur deux cours de 2h…

Le challenge que nous avons proposé à Roger MENANT, 7ème DAN expert KARATE DO, s’est très vite retourné en challenge pour les stagiaires, ce qu’on souhaitait évidemment.

Roger nous a proposé un KIHON multidirectionnel, qu’il nous a fait dérouler à droite et à gauche avec deux niveaux de difficultés et on s’en doute, les stagiaires ont pris beaucoup de plaisir.

Je tiens volontiers à disposition des stagiaires présents (avec l’aimable autorisation de Roger) la description complète du KIHON multidirectionnel – pour les gens intéressés, contactez moi à l’adresse: shotokaratedoneuvillois@gmail.com

La conception du KIHON

Le premier cours était conçu autour d’un triple objectif

  • Proposer un travail complet pour les ceintures de couleurs KYU
  • Mettre en évidence les points essentiels sur le KIHON et le KUMITE pour les niveaux 1er et 2ème DAN
  • Préparer des éléments qui serviront au deuxième cours prévu le lendemain matin

Le cours a démarré sur une révision de différentes esquives à partir de la position RENOJI DACHI – une position très libre et naturelle, qui permet une réaction dans toutes les directions. A partir de cette position, on peut utiliser tous les déplacements du KARATE (TSUGI ASHI, YORI ASHI, AYUMI et HIKI ASHI, MAWARI ASHI et des combinaisons).

  • La première étude porte sur les directions droites, gauches, devant et derrière, avec bien sûr les diagonales, mais aussi sur place, avec une simple esquive de tête!
  • Avec l’ajout d’une esquive ou on descend sur son poids de corps et sous l’attaque, on ajoute une nouvelle dimension haut/bas pour être quasiment complet.

Roger nous rappelle que d’autres possibilités existent, mais qu’elles sont essentiellement la combinaison de ces éléments de base.

Déjà avec ce premier travail, qui n’est pas tout à fait dans nos habitudes, on attire bien l’attention sur les principes de base du déplacement

  • Faire en sorte de garder sa liberté de mouvement
  • Bouger pour ne pas subir l’attaque
  • Trouver un angle et une position efficaces et solides pour gérer sa défense.

En quelques minutes, nous voila déjà plongés dans un travail dans toutes les dimensions de l’espace…

Ensuite, on découvre tranquillement les différents blocs de travail, avec les applications en KUMITE correspondantes.

Ces blocs de travail sont construits sur les trois positions de base, ce qui permet d’intégrer le travail dans différentes directions de manière très naturelle, pour peu qu’on ait l’habitude de travailler sur ces positions.

Les applications en KUMITE, par deux, sont l’occasion pour Roger de rappeler un principe essentiel pour la progression: quand on est en situation d’étude, il faut savoir laisser tomber le stress de l’opposition, et faire confiance à son partenaire, qui doit lui proposer la meilleure attaque possible (en termes de précision, de puissance, de vitesse) avec un parfait contrôle. TORI et UKE travaillent ensemble pour progresser!

Pour donner d’autres pistes de travail à reprendre en club et dynamiser les échanges et augmenter l’intensité, Roger nous invite à travailler l’enchaînement complet des blocs, par deux, par trois, par quatre… à droite et à gauche.

Enfin, après une révision de l’enchaînement lentement, en respiration et à pleine puissance, la fin de la première partie du stage est annoncée.

Dimanche matin: deuxième cours, le niveau monte.

Dès le départ, on annonce la couleur, le programme sera plus compliqué qu’hier avec un niveau de difficulté prévu pour un niveau de 3ème DAN et jusqu’au 6ème DAN. Le KIHON du jour est conçu en 8 blocs, chacun des blocs introduisant une approche différente de la gestion de la distance, et de la gestion des niveaux d’attaque et de défense.

On démarre par le premier bloc, pas très compliqué, mais déjà riche d’enseignements.

La position de départ est RENOJI DACHI qui, on l’a déjà dit, permet une grande liberté dans les déplacements.

On continue sur les blocs 2 à 8 avec à chaque fois, une mise en application sur le même modèle qu’hier, d’abord par deux sur chaque bloc, puis par trois pour les blocs 2 et 3, puis par quatre, cinq etc… nous nous retrouvons très vite à un travail HAPPO KUMITE sur les mises en application de nos blocs de KIHON

Avec ces 8 blocs, Roger nous fait couvrir toutes les directions de la rose de vents; on peut difficilement être plus multidirectionnel !

Des points de détail pour des messages importants.

Dans chacun des blocs, on prend le temps d’insister sur des points essentiels.

  • L’attaque de UKE est proposée par Roger, pour faciliter l’exercice, mais il nous invite à constater et nous démontre que l’usage d’une garde appropriée et réfléchie sur la même technique de défense nous permet de gérer n’importe quelle autre attaque, y compris à différents niveaux
  • Le travail par bloc impose une sortie de la distance à la fin de l’échange, mais ce recul se transforme aisément en un déplacement permettant de gérer la distance pour l’attaque suivante, on gagne un temps sur l’attaque et on est fort sur la défense!
  • Le travail du HIKITE est mis à l’honneur avec des saisies qui permettent de créer très simplement un déséquilibre à l’adversaire qu’il faut exploiter avec l’autre main, c’est directement induit du travail à deux mains qui est obligatoire sur n’importe quelle technique
  • Ce travail à deux mains, et avec le HIKITE, permet avantageusement de travailler des amenées au sol, si l’on en ressent le besoin et pour peu qu’on garde ZANCHIN pour un travail tactique : nous n’avons pas qu’un seul adversaire!!! Il ne faut pas exagérer le travail nécessaire sur un adversaire si cela donne un avantage à un autre adversaire! 
  • Et enfin, peut-être le plus important. la précision de l’utilisation de la technique, illustrée avec HAITO UCHI cette fois ci, on doit pouvoir décider de la zone d’impact, préférentiellement dans les points d’ATEMI, mais il ne faut pas oublier qu’il y a de  multiples possibilités d’impact pour chaque arme dont nous disposons.

Du KIHON au HAPPO KUMITE, en passant par le KATA

Suite à ce stage, le plus beau constat qui nous reste à faire est que le KIHON a été construit sans copier, ni même s’inspirer, des séquences de nos KATA, il a été pensé et étudié à partir de réflexions sur des situations potentiellement réelles. Pourtant, une dernière analyse nous force à voir apparaître des similitudes dans le KIHON avec le travail de certaines séquences issues des KATA HEIAN, des KANKU, de JION et JIIN…

Ainsi, avec cette approche de la construction d’un KIHON multidirectionnel, on peut encore aller plus loin pour 

  • Renforcer le travail du KIHON en rapprochant ce travail des tactiques enseignées par les KATA.
  • Renforcer le travail de nos KATA en rapprochant l’expérience construite avec les applications KUMITE construites sur le KIHON.

C’est ainsi qu’on renforce le KARATE DO, en travaillant en pleine liberté, et en réfléchissant indépendamment des carcans qui nous sont transmis depuis une bonne centaine d’années maintenant, pour retrouver les fondations qui font que les principes du KARATE DO fonctionnent depuis une centaine d’années et pour une bonne centaine d’années encore (minimum).

C’est à dire qu’il faut avoir l’intelligence de travailler hors de la tradition pour retrouver ce qui fait les fondements de la tradition du KARATE DO.

C’est la responsabilité de chaque pratiquant de comprendre et d’éclairer les conséquences de ce paradoxe

C’est aussi une nouvelle prise de conscience que tout est déjà dans nos KATA, si on les travaille assez longtemps et pas de manière bête et irréfléchie.

REIGI SAHO ou une façon de montrer son état esprit “KARATE”

Le Karate Do est une discipline riche, très riche, avec des rituels, de la philosophie plus ou moins claire, plus ou moins bien transmise.

Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de littérature qui essaie d’expliquer tout un tas de choses pour aider à comprendre, et à progresser.

Parmi tout ce qui existe, nous avons la chance de disposer de deux textes symboliques, synthétiques, courts mais nécessaires et qui sont le point de départ pour organiser sa réflexion et trouver des nouvelles voies à explorer.

je veux parler du Dojo kun et du Niju kun

le premier est un élément culturel très fort du dojo, et sa rédaction ne peut pas, aujourd’hui, être attribuée de manière certaine à O Sensei Funakoshi Gichin.

En revanche, le Niju kun est une création du fondateur du Shotokan.

Commençons par le commencement, je voudrais réfléchir au sens de la première règle du Niju kun.

“le Karaté commence par le respect et finit par le respect” 

(selon une traduction communément admise)

Non!

Ce n’est pas juste une règle édictée pour nous rappeler à la politesse la plus stricte et à la soumission aveugle.

Ou encore nous “différencier” d’un sport de combat et nous dire que nous sommes meilleurs que les autres parce que nous pratiquons un “art martial” 

A mes yeux; c’est beaucoup plus que cela.

C’est un vrai principe directeur et un moyen mnémotechnique simple qui nous rappelle comment entrer dans le bon état d’esprit pour pratiquer le plus correctement possible le KARATE DO traditionnel ( proposé par les okinawaiens d’abord et les japonais ensuite!)

C’est un résumé parfait de l’un des concepts du budo : REIGI-SAHO = respecter l’étiquette

Un principe qui s’applique dans un seul mouvement 

Rei, le salut.

Facile, tout juste deux façons de procéder, 

  • Debout en Musubi Dachi, le RITSUREI
  • Assis en Seiza, un peu plus protocolaire, le ZAREI

Les deux portent exactement les mêmes sens.

Par cette simple phrase, “le Karaté commence par le respect et finit par le respect”  

O Sensei Funakoshi nous a laissé une indication précieuse et la responsabilité de transmettre de ce que ça veut dire dans toutes les situations, au Dojo, dans l’apprentissage du Karate do.

L’idée générale du REIGI SAHO est de se rapprocher le plus possible de l’état d’esprit nécessaire à la compréhension profonde du BUDO

En quelle occasion ?Ce que devrait penser le pratiquant qui salue!
Le salut cérémonial, généralement, dans le cas de remises de diplômes, de grades ou lors d’un événement ou l’on met en avant un pratiquant, pour quelque raison que ce soitJe remercie mon interlocuteur pour sa bienveillance à mon égard, pour m’avoir honoré d’une marque de respect.
Le salut à l’entrée du DOJOJ’accepte les règles de l’école, et je m’engage à m’y conformer strictement.
Avant le cours, quand je suis en tenue dans le dojo, au salut entre pratiquants

je suis kohai – je salue mon ainé dans la pratique en premier, je lui demande implicitement de m’observer pendant le cours, de manière bienveillante pour me signaler des points d’amélioration ou corriger mon attitude 
je suis sempai – je rends le salut à mon condisciple,je m’engage à lui porter un regard bienveillant pendant le cours afin de lui signaler des points d’amélioration, selon mes compétences, en toute humilité.
A la montée sur le tatamije demande humblement l’autorisation de me joindre au cours.
Si le cours a commencé, je me mets en SEIZA au bord du tatami, et j’attends l’autorisation du Sensei en charge du cours ou de l’école
Si le cours n’a pas commencé,
si je suis élève de l’école, je peux démarrer mon échauffement
si je ne suis pas élève de l’école, j’attends sur le bord du tatami d’être accueilli par un sempai ou le sensei.
Le triple salut au début du cours
Au salut Shomen Ni Rei – je pense aux messages de ceux qui ont ouvert la voie, les anciens pratiquants disparus.

Au salut Sensei Ni Rei – j’accepte la route montrée par le professeur en charge du cours

Au salut Otaga Ni Rei – j’accepte de me donner avec honnêteté, et engagement dans ma pratique pour les autres
Pendant le cours, au début d’un exercice
Au Kihon
je montre ma compréhension et ma volonté de m’impliquer dans l’exercice

Au Kumite
Si j’ai le rôle de Uke– je montre à mon partenaire que j’accepte de m’engager à le faire progresser
si j’ai le rôle de Tori- je remercie mon partenaire pour son intention de m’aider dans ma progression

Au Kata
Le kata est un aide mémoire, c’est à dire que TOUS les principes du karaté sont présents dans un kata.
A ce titre, le salut fait partie intégrante du KATA, par ce fait , on a un outil qui nous rappelle à quoi sert véritablement le salut dans la pratique
Au début du Kata je rassemble mes capacités mentales et mes ressources pour entrer dans l’état d’esprit nécessaire, à savoir l’esprit du combat réel

Face à du matériel
je m’engage à respecter le matériel et à l’utiliser dans le respect des consignes qui m’ont été données et/ou uniquement ce pour quoi il a été conçu.
Pendant le cours, à la fin d’un exerciceAprès le Kihon
je reviens dans un état d’esprit neutre, je vide mon esprit pour me rendre disponible pour la suite

Après le Kumite
si j’ai le rôle de Uke– Je remercie mon adversaire d’avoir travaillé dans le respect de mon intégrité physique
si j’ai le rôle de Tori– je remercie mon partenaire pour s’être mis à ma disposition en toute confiance.

Après le Kata
Je réfléchis, j’analyse mon exécution et j’enregistre les points d’amélioration à travailler.

Après l’utilisation de matériel
Je rends le matériel disponible pour quelqu’un d’autre, et j’assure que je l’ai utilisé selon les consignes et/ou selon ce pour quoi il a été conçu.
Le triple salut à la fin du coursAu salut Shomen Ni Rei –
je remercie les anciens pratiquants disparus d’avoir préparé un chemin, je leur montre mon respect, cela correspond à notre “minute de silence”.

Au salut Sensei Ni Rei – Je remercie le professeur en charge de m’avoir fait travaillé aujourd’hui et d’avoir préparé le cours et les exercices dans une logique de progression continue

Au salut Otaga Ni Rei – Je remercie le groupe d’avoir pratiqué et partagé avec moi pour la progression du groupe et ma progression personnelle
A la sortie du tatami
Je demande l’autorisation de sortir du déroulement du cours (à ce titre, j’attends que le sensei ou un sempai donne son accord)
Je quitte la zone de pratique, je reviens progressivement dans mon quotidien.
A la sortie du dojo
Je remercie l’école et ses responsables d’avoir mis à ma disposition un endroit dédié à l’étude, et de m’avoir accueilli pour m’aider à parcourir le chemin et progresser

Dans tous les cas, un salut entre personnes, est toujours rendu!

Aucune exception.

Après avoir réfléchi à tout ça, il faut bien comprendre que l’état d’esprit à cultiver au travers ces “règles de politesse” comprend 5 états (dont il nous faudra également parler dans le détail)

  • SHOSHIN (l’esprit du débutant), 
  • FUDOSHIN (l’esprit immuable), 
  • ZANSHIN (l’esprit persistant), 
  • MUSHIN (l’esprit vide),
  • SENSHIN (l’esprit éveillé/purifié)

mais ça, ce sera peut etre pour plus tard…

Ainsi le “REI” est la meilleure façon d’éviter de perdre du temps à expliquer l’attitude nécessaire pour progresser au Dojo, on a déjà tellement de choses à faire et si peu de temps…

Appliquons le Rei en pensant à ces quelques règles, c’est avant tout pour progresser!

Et le plus beau, c’est que ce qui se pratique au Dojo est également utile dans la vie de tous les jours 

😉

Qu’en pensez vous? Parlons-en!

Jerome

Préparer son année, aller à l’essentiel

Depuis un long moment, les communications sur le site et sur la page Facebook sont très espacées, et se font attendre. Ce n’est pas un choix délibéré pour susciter l’attente. On fait comme on peut, et on définit nos priorités.

On ne peut pas être partout, on a pas le temps, pas la possibilité, pas les moyens, et tant d’autres difficultés… Et ceux qui nous connaissent, savent qu’on préfère passer notre temps sur les tatamis plutôt que derrière un écran 😉

Et la meilleure des priorités quand on est KARATEKA, c’est de caser des entraînements de KARATE. La bonne méthode, c’est de rassembler aussi vite que possible toutes les informations sur les stages et de les intégrer à nos agendas!

C’est pourquoi je vous propose ci-dessous et chronologiquement, tous les stages dont j’ai retrouvé les informations ça et la sur Internet.

Ce sont des évènements ou la transmission sera au meilleur niveau, ce sont des évènements qui se passent pas très loin de chez nous! Profitons en! Remplissons nos agendas, et plutôt que d’échanger sur les réseaux sociaux, retrouvons nous sur les tatamis!

Le 29 sept. Roger MENANT à Ghyvelde.

le 12 Octobre; Hervé DELAGE à Carvin

Le 12/13 octobre; Yuko TAKAHASHI à Denain.

Le 19/20 Octobre; Didier LUPO à Saint Amand les eaux

Le 27 Octobre Roger MENANT à Racquinghem

Le 17 Novembre Roger MENANT à Libercourt

Le 8 Décembre; 3 Experts, les Sensei Lavorato, Clause et Berthier à Carvin

Le 29 Février; Roger MENANT à Lillers

Toutes les affiches à la suite …

Un stage “obligatoire” sur les fondamentaux du karaté

Bonjour à tous

Le Samedi 6 avril prochain, nous avons la chance de pouvoir bénéficier d’un stage spécifique à la préparation des grades.

Ce stage initié par Roger Menant, 7ème DAN, est prévu pour apporter les outils incontournables pour les passages de grades fédéraux.

Ce n’est pas un stage “à points”, mais le contenu qui sera traité sera directement en prise avec l’examen, l’affiche est exceptionnelle à ce prix (10€) Deux 7ème Dan, et deux 6ème Dan, tous “officiels” à différents niveaux (direction technique, passages de grades…) de la région et du département.

En clair, ce stage SERA très utile à toute personne qui se destine à passer un grade DAN quel que soit le niveau.

L’équipe pédagogique du SKN vous conseille de vous organiser pour vous y rendre (covoiturage, transports en commun, à cheval ou à vélo 🙂 tout est possible )

Profitez-en!!!

Faut-il encore participer à des stages???

La réponse est simple.

OUI. Un maximum. Tous…

Une fois qu’on a répondu à cette question, il nous reste, comme toujours dans le Karaté do, à nous remettre en cause et analyser notre réponse.

Pourquoi?

Il est évident qu’il est très difficile de mener de front une vie active telle qu’elle nous l’est imposée actuellement. Passées les responsabilités, les contraintes, les aléas, il reste un peu d’espace pour assumer les choix déjà faits, et un peu moins d’espace pour en faire de nouveaux.

Il est donc bien compréhensible que nous ayons tendance à privilégier les cours classiques qu’on arrive pas toujours à faire rentrer dans un agenda ultra rempli.

Cependant, il faut se remettre en capacité de retrouver quelles étaient nos motivations originales lorsque nous avions noué pour la première fois une ceinture blanche.

Voulions nous devenir un champion? Voulions nous apprendre à nous battre? à nous défendre? Voulions nous simplement nous maintenir en forme?

Quelle que soit la réponse, nous avions besoin d’entraînements, de beaucoup d’entraînements.

Maintenant que nous avons “maîtrisé” une partie du karaté, ou tout du moins,  que nous avons un certain niveau, on a peut être l’impression que les entraînements réguliers sont suffisants, et permettent d’entretenir notre niveau. Nous avons alors abandonné nos objectifs du départ.

Oui, les entraînements en club aux horaires habituels sont très importants, mais il reste à y ajouter de l’expérience.

Cette expérience ne se gagnera qu’au détour d’échanges, de discussions, de travail avec d’autres karateka, d’autres clubs, d’autres professeurs.

Cette expérience permet d’être capable d’aller à l’extérieur, de représenter dignement son club, et son professeur, de se tester quand on sort de sa zone de confort. de découvrir un “autre” karaté, enseigné différemment, ou sur des notions inhabituelles.

C’est l’occasion de réfléchir sur sa pratique, de redécouvrir des mouvements qu’on croit connaitre par coeur, mais expliqué différemment… De découvrir qu’il y a des façons différentes de comprendre le Karaté.

Et finalement de réellement progresser.

C’est aussi pourquoi nous organisons entre 2 et 3 stages par an au SKN,  dès la saison prochaine, nous remettrons en place un stage multi-disciplines, et d’autres rendez-vous (surveillez notre activité 😉 )

C’est aussi pour ça que nous proposons un grand stage d’été ou le club et ses amis se retrouvent au vert dans une ambiance de fraternité.

C’est aussi pour ça que nous nous rendons dans d’autres clubs pour pratiquer le Karaté “à la source”, c’est à dire dans tous les endroits où il est partagé!

Allez! Retrouvons nous… Ailleurs!

 

Le stage de karaté de marchiennes, sous la direction de Roger Menant et Franck Delsaut

 

 

Point culture martiale numéro 1: le grade DAN

Un peu d’histoire…

Dans l’histoire des arts martiaux modernes, au Japon, l’utilisation du terme “DAN” a commencé avec le judo. Les autres disciplines ont suivi graduellement ce modèle pour désigner les grades obtenus au cours de la progression des pratiquants.

Auparavant, au 19ème siècle ce terme avait déjà été utilisé d’une façon peu systématique en Ken Jutsu (technique du sabre).

Le terme DAN n’est pas seulement réservé au domaine des arts martiaux. L’utilisation de ce terme pour désigner des grades est plus ancienne dans différentes activités culturelles japonaises.

Dans le jeu de go, par exemple, le terme DAN est utilisé depuis le 18ème siècle. De nos jours au Japon, le système des grades avec le terme DAN est appliqué aussi à la voie de calligraphie, au jeu d’échec et aussi à l’art des bouliers, qui est la base classique des mathématiques.

Originellement le système de grades s’inscrivait dans l’approfondissement d’un art qui se confondait avec la vie d’une personne. Il constituait en quelque sorte un repère dans l’itinéraire de la vie. Lorsque la notion moderne du Budo est apparue, un peu avant le 20ème siècle, avec la fondation du Judo, c’est dans cet esprit que le système DAN a été adopté.

Il n’y a pas de lien entre la notion de DAN et la compétition ; en combat, la classification de champion importe, en BUDO ce qui importe est la formation d’une personne tout au long de sa progression dont le chemin sur la voie est échelonné par les DAN. Suite à l’expansion mondiale de la pratique des arts martiaux, son usage est maintenant devenu international.

Des responsabilités…

Celui qui s’est appliqué et a persévéré dans l’étude du karaté pour mériter la ceinture noire se distingue des autres étudiants. Être ceinture noire signifie que l’on est parvenu au premier stade de la philosophie du BUDO, et que nous sommes désormais qualifiés pour étudier la subtilité des techniques et méditer le sens profond du karaté.

La ceinture noire ne confère pas seulement un honneur, mais aussi d’importantes responsabilités. Le prestige traditionnel attaché à la ceinture noire, se reporte aussi sur son possesseur. C’est pourquoi le pratiquant doit se montrer digne de cette réputation.

De ce fait, chaque ceinture noire est un ambassadeur du Karaté qu’il représente même à son insu. Il doit donc présenter l’image véritable du karaté, car se conduire dans le dojo ou au dehors de façon contraire aux règles traditionnelles d’honneur et de morale du KARATE DO est préjudiciable, non seulement au possesseur de la ceinture noire, mais aux autres ceintures noires, au dojo qu’il représente, et au karaté tout entier.

Il convient pourtant de se rappeler que s’il existe plusieurs niveaux de DAN, c’est aussi pour marquer le fait que nul n’est parfait et que chacun doit constamment se remettre en cause. Ce n’est pas parce qu’on a obtenu la ceinture noire qu’on devient parfait en tout point.

D’ailleurs, très peu de personnes ont obtenu à la fois le grade de 10ème DAN et la distinction de Meijin (Grand homme accompli). Le Meijin au Japon, est la personne qui est définitivement l’exemple à suivre.

 

Quelques conseils de Taiji Kase

L’important est de progresser, chacun à son rythme, par rapport à soi et non par rapport aux autres. Nous savons que rien n’est acquis définitivement et qu’il convient de ne jamais perdre ni humilité ni patience.

5 ans de pratique, ou plus, permettent d’obtenir la ceinture noire de Karate Do. Mais ce niveau ne fixe que la mémorisation des techniques de base. Bien souvent au Japon, trois ans sont suffisants pour obtenir ce grade, mais l’entraînement journalier est de 2 à 3 heures. La ceinture noire 1er Dan est considéré égale à l’obtention du baccalauréat universitaire qui ouvre la porte aux études supérieures.

10 ans d’études du karaté : Elles vous permettront d’avoir de bonnes bases techniques générales. C’est seulement après ce niveau que l’on devrait commencer à enseigner quotidiennement, car il est très important que le professeur montre correctement les techniques de bases assimilées au cours de ces dix années. Il est indiscutable que l’on ne peut montrer correctement et d’une façon rigoureuse si l’on n’a pas le niveau requis.

15 ans d’entraînement : Outre un corps parfaitement formé et une bonne condition physique, ces 15 années permettront une application automatique de la technique, non pas de façon mécanique mais en permettant de développer l’esprit. Le réflexe blocage/contre-attaque doit être instinctif.

20 ans de pratique : La compréhension reste le trait dominant. Le travail mental arrive au même temps que la réalisation du physique. Ainsi doté de ce mental, le karatéka à ce niveau reste toujours en éveil, comme l’animal endormi que le moindre danger alerte. A partir de là, la vie est consacrée au Karaté Do, on ne peut plus changer de voie ou de destin.

30 ans de Karaté Do : Après cette évolution, l’action est la suivante : dans l’instant de la décision le corps arrive en exprimant la pensée (harmonie mental – physique). Est-il nécessaire de préciser ce que ces 30 années impliquent ? Entraînement régulier, kata, kihon, kumité. La comptabilité des années est étrangère à ce qui précède.

vers 40 années : C’est le niveau vers le sixième sens, une forme de télépathie sensitive de quatrième dimension pour le karatéka ayant atteint ce temps de pratique. On ne peut considérer que seule la réflexion permettra de progresser. La pratique et la réflexion sont toujours indissociables. L’enseignement à retenir de cette progression est que, au début du karaté Do, l’aspect auto défense domine. La notion d’adversité est primitive. Cette progression démontre qu’il ne faut pas combattre, mais aider l’autre et découvrir la voie. Il y a une transformation de la personnalité par la compréhension du partenaire, de l’adversaire.

 

Le magazine officiel de la fédération française de Karaté s’est penché sur le sujet

D’où viennent les grades ? C’est Jigoro Kano, créateur du judo, mais surtout grand esprit qui a voulu rassembler les arts martiaux, et au-delà tous les arts, les « voies » de son pays. C’était un homme moderne qui comprenait le sens de l’évolution de son époque et l’accompagnait. Il fut le premier président du Comité Olympique du Japon et son pays lui doit les Jeux de 1964, des années après sa mort. Lui-même était, un peu comme nous, à cheval entre le sport et la culture traditionnelle dont il avait compris la valeur. Il n’a jamais cessé d’ouvrir et d’avancer, mais sans renoncer à l’essentiel de la culture et des connaissances du passé. Nous lui devons notre tenue et nos grades.

Que symbolisaient-ils dans son esprit ? Le sens particulier de la pratique martiale, qu’il a clarifié toute sa vie. C’est lui qui a utilisé et popularisé le mot « do », qui exprime qu’une pratique qui devient une « voie » vise un double objectif, inséparable et interagissant l’un avec l’autre : le développement technique et celui de l’esprit. Ce que les Japonais désignent aussi par l’expression « Ki Ken Tai Ichi », « l’esprit, la technique — au sens de l’arme — et le corps ensemble ». Avec notre héritage chrétien, nous voyons les choses dans la dualité, le corps d’un côté, la tête de l’autre… Nous faisons des cases là où les Orientaux voient une unité. L’idéogramme japonais est une image claire que nous ne savons pas lire. Il y a tout dedans. « Do » montre un chemin à parcourir, un monde à explorer pour arriver à la compétence et à la maîtrise de l’esprit qui va avec. Jigoro Kano a souhaité que les grades symbolisent les étapes de ce voyage, toujours dans un souci de clarté et de pérennité. Avec nos différences culturelles, ces indications nous sont sans doute encore plus utiles qu’à ses contemporains japonais. On a vite tendance à l’oubli de notre spécificité. Le sport, la performance, la technique spectaculaire sont faciles à voir. L’esprit est invisible.

Que disent nos grades de la discipline ? Ils manifestent la prédominance de l’esprit. C’est la spécificité des arts martiaux. Il y a sans doute à peu près la même dynamique dans la pratique des boxes par exemple, les mêmes bienfaits à en retirer, mais ce n’est pas exprimé dans la culture de ce sport. Dans notre discipline, le but est clair et il serait bon que les pratiquants ne perdent jamais de vue cet aspect des choses. Notre pratique quotidienne est le véhicule de cet objectif double, technique, mais aussi mental. Sous tous ses aspects : La compétition est un test physique, technique, mais aussi mental – et c’est pourquoi la défaite est noble parce qu’elle permet une remise en question. Une séance sans concentration, c’est une occasion gâchée et un signe de faiblesse. Le dojo est l’espace symbolique de ce travail à double effet. Il faut s’efforcer de laisser les scories du monde extérieur en dehors.

Le grade, c’est donc d’abord un symbole fort ? Je crois qu’il est important pour chacun de s’interroger sur le sens de son grade. Sur sa signification symbolique. Le grade n’est pas une série de diplômes où l’on va du premier au dixième échelon comme dans la mentalité occidentale. C’est une progression circulaire, en quelque sorte. Une sphère, un cercle, comme celui formé par la ceinture nouée, dans lequel on commence ceinture blanche et l’on finit ceinture blanche, parcours accompli.

Quelle est la signification de chacun des grades ?

J’engage chacun à approfondir son point de vue personnel sur les quelques pistes de réflexion proposées…

Le premier dan, celui de la ceinture noire, est celui où l’on met de la technique sur le naturel. En quelque sorte, on salit l’instinct premier, on le tue. Vous avez atteint un niveau, celui du noir, symbole d’une valeur technique, mais aussi de la perte de l’instinct qu’on retrouve plus tard.

Le second dan introduit la dualité. C’est l’apprentissage du double et du doute. L’autre en nous-mêmes nous tend un miroir qui nous permet de mieux nous connaître et de mieux nous affronter nous-mêmes. C’est le combat pour la maîtrise du corps.

Le troisième dan est un grade important car c’est celui qui symbolise l’union des trois principes : le corps, la technique et l’esprit au-dessus, qui domine. à cette étape, l’esprit maîtrise le corps et la technique, ce que formulent les Japonais par l’expression « Shin-Gi-Tai » « L’Esprit, la Technique et le Corps ensemble ».

Le quatrième dan symbolise la maîtrise de la matière. C’est un niveau où le pratiquant doit avoir acquis le contrôle de ses émotions « viscérales ». La peur frappe au ventre et empoisonne l’esprit. Par exemple, si on vous jette une pierre, il y a de fortes chances que vous la preniez, car la peur va paralyser votre réaction. Si c’est une balle molle, vous saurez en revanche facilement l’esquiver. Ces émotions qui s’expriment par des crispations, le « ventre noué », doivent être maîtrisées. à ce grade, ces émotions-là ne doivent plus troubler votre esprit, qui commande les gestes.

Le cinquième dan indique la maîtrise parfaite de son art. C’est le temps de l’ouverture et des échanges pour confronter et comparer. C’est à ce niveau que l’on recommande en karaté d’aller voir les autres écoles.

Le sixième dan est une étape essentielle car c’est l’accomplissement du parcours volontaire. Tout ce qui pouvait être fait a été accompli sur le plan du travail technique. On entre dans le véritable travail de l’esprit.

Au septième dan, on bascule vers autre chose. Le travail de la maîtrise a été fait. Le mental, plus lent à arriver à maturité, continue de grandir. Le pratiquant accompli ne se tourne pas vers son passé glorieux, mais contemple ce qu’il y a encore devant lui.

Le huitième dan est une lisière, celui qui sépare les deux mondes, celui du visible et de l’invisible qui, pour les Japonais, sont intimement liés. à ce grade, le maître se tient sur la ligne entrelacée des deux mondes.

Au neuvième dan, le cercle du visible commence à s’effacer. L’esprit du pratiquant est orienté vers le monde de l’invisible et laisse derrière lui les limites du matériel.

Au dixième dan, seul l’esprit reste. C’est un cercle, un point parfait, comme celui que les samouraïs dessinaient avant la bataille pour indiquer qu’ils étaient dégagés de leur vie et de ses contingences. Un dépouillement, un détachement complet, qui n’est plus troublé par rien. C’est le retour à l’origine, au point de départ, à la pureté, à la modestie du blanc, symbole de renaissance, de renouveau. La boucle est bouclée, le voyage est terminé.

Dates des passages de grades pour cette saison

Les dates des passages de grades organisés au club ont été décidées en fonction de l’actualité fédérale (stages, compétitions, etc …)

Le passage de grades de Mi Saison se déroulera le Samedi 27 Janvier 2018

Le passage de grades de Fin de saison se déroulera le Samedi 16 Juin 2018

Pour rappel, les candidats au passage sont convoqués par l’équipe éducative.

le passage est organisé de la même manière que les passages fédéraux, le candidat effectue une prestation jugée par un jury composé des ceintures noires du club.

La prestation porte sur des exercices imposés dans les thématiques Kihon, Kata et Kumite. Le candidat est également interviewé sur sa culture générale de l’univers du Karaté.

Chaque thème réussi permet l’attribution d’une barrette, l’obtention des 3 barettes octroire de facto le grade supérieur

Dans un souci pédagogique, la progression des enfants est découpée en demi ceintures (ceintures bicolores)

A vos agendas…

 

Notre code moral, un héritage à faire vivre

Tous les samedis, au cours enfant et au cours adultes, nous demandons à Benoît de nous éclairer sur le code moral du Karate Do.  Cette explication prend une place très importante dans notre école, nous ne souhaitons pas former nos pratiquants sans les faire réfléchir sur la portée des préceptes que nous ont légué nos anciens.

Ainsi, nous espérons faire vivre le premier objectif de Funakoshi Senseï qui avait pour but de diffuser le Karaté pour “former des Hommes meilleurs”, c’est un projet compliqué, c’est un projet long qui n’a pas de fin,

mais c’est un projet que nous soutenons du mieux que nous pouvons au SKN.

 

LES NEUF VERTUS DU KARATEKA

Inspirées par les vertus du BUDOKA

1 – L’HONNEUR : MEIYO

C’est suivre un code moral et avoir un idéal de manière à se comporter dignement et respectueusement 

2 – LA FIDELITE : CHUJITSU

C’est le devoir et la nécessité incontournables de tenir ses promesses et de remplir ses engagements.

3 – LA SINCERITE : MAKOTO

C’est la qualité de celui qui ne déguise ni ses sentiments, ni ses pensées, de celui qui sait être authentique.

4 – LE COURAGE : YUKI

C’est la force d’âme qui fait braver le danger et la souffrance. La bravoure, l’ardeur et surtout la volonté sont les supports de ce courage.

5 – LA BONTE : SHINSETSU

C’est une des marques de courage. Elle dénote une haute humanité et nous pousse à être respectueux de la vie.

6 – L’HUMILITE : KYOKEN

C’est savoir être modeste, exempt d’orgueil et de vanité.

7 – LA DROITURE : TADASHI

C’est suivre la ligne du devoir et ne jamais s’en écarter. Elle nous permet de prendre sans aucune faiblesse une décision juste et raisonnable.

8 – LE RESPECT : SONCHOO

C’est savoir traiter les personnes et les choses avec déférence. C’est le premier devoir du Budoka.

9 – LE CONTRÔLE DE SOI : SEIGYO

C’est la qualité essentielle d’une ceinture noire car elle conditionne toute son efficacité.
Le code d’honneur et la morale traditionnelle enseignée par le Karaté-do sont basés sur l’acquisition de cette maîtrise.

 

A travers votre pratique du Karaté, faites en votre credo!